La vie rurale au Pays de Bitche au XVIIIe siècle

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Anonyme, Carte de la région de Bitche, vers 1700. Gravure sur cuivre aquarellée.

« Si je n’étais pas aux Délices, je crois que je serais à Bitche » ! Voilà ce qu’écrit Voltaire au Comte de Tressan, devenu gouverneur de la Lorraine allemande et siégeant dans la ville fortifiée. Dans sa lettre, le philosophe met en lumière les agréments de la vie bitchoise, « loin des fripons, des sots, des cabales ». Malgré l’absence de philosophe et de spectacles, Voltaire voit en Bitche le lieu idéal pour développer son beau génie, en faisant venir amis, artistes et gens de mérite. L’auteur encourage en sorte le gouverneur à se constituer une « cour », le qualifiant du reste de « très grand seigneur ». Cette intéressante lettre nous amène à nous questionner sur ce que pouvait être le Pays de Bitche au siècle des Lumières. Si l’on se concentre généralement sur les chroniques militaires de la cité, nous allons tenter ici au contraire de retracer quelques aspects de la vie quotidienne des habitants, éternelle oubliée de la grande Histoire…

La ville de Bitche, capitale d’un ensemble géographique

La ville fortifiée de Bitche est nichée au milieu d’un vaste espace géographique, dans les ultimes sursauts des Vosges. Elle compte à la fin du XVIIIe siècle près de 2500 habitants et doit l’accroissement de sa population au rétablissement de la forteresse, sous Louis XV.

En 1770, lors de son passage à Bitche, le poète allemand Goethe en fit la description suivante, dans Dichtung und Wahrheit :

La ville pittoresque s’enroule autour d’une montagne surmontée d’une citadelle qui subjugue notre regard. Celle-ci est bâtie sur un rocher et partiellement taillée à même le roc. Les souterrains sont particulièrement remarquables ; ils offrent non seulement un espace suffisant pour accueillir de nombreux hommes et bêtes, mais présentent aussi de grandes salles voûtées propices à l’entrainement, un moulin, une chapelle et contiennent tout ce dont on a besoin sous terre, lorsque la surface n’est plus sûre.

 

Peu après, en 1783, nous trouvons également une description des lieux, dans Voyage d’un amateur des arts en Flandres, dans les Pays-Bas, en Hollande, en France, en Savoye, en Italie, en Suisse de J. de La Roche :

La forteresse de Bitche, est taillée, pour la plus grande partie dans le roc d’une montagne assez élevée et située au milieu d’un bassin qui n’est guère plus qu’une forte portée de canon de largeur dans tous les points du centre à la circonférence. Indépendamment du mérite particulier des ouvrages, qui rendent cette place très forte ; on y a pratiqué des souterrains à l’épreuve de la bombe d’un vaste & d’une beauté qui tiennent du prodige, & qu’il a fallu tailler dans un roc très dur : on y remarque de vastes citernes et un magnifique puits.

 

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Anonyme, Vue de la ville de Bitche, vers 1790. Aquarelle sur papier.

Une aquarelle de la fin du XVIIIe siècle donne des précisions sur l’apparence de cette ville. On y voit notamment le grand étang qui défend la cité du côté Ouest, et qui fut asséché en 1820. Ainsi, on comprend mieux l’appellation de la chapelle Notre-Dame de Pitié, dite chapelle de l’étang, que l’on distingue en bordure du plan d’eau. Les remparts ainsi que plusieurs palissades sont également bien visibles sur ce document graphique. Sur la gauche, une colline est surmontée d’un rocher imposant : il s’agit de la fameuse roche percée qui servirait de base à la construction du fort Saint-Sébastien, quelques décennies plus tard. On remarque également que les petites collines à proximité de Bitche, sont toutes en cultures, tandis qu’aujourd’hui elles ont été rendues à la forêt. Enfin, l’ancien clocher de Sainte-Catherine est bien visible ; la tour actuelle, édifiée par l’architecte Steller de Haguenau, en 1897, reprend l’étagement des toitures du clocher originel.

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Jean-Baptiste Henrion, église Sainte-Catherine de Bitche, 1774-1775. (Clocher : oeuvre de l’architecte Steller, 1897)

La ville de Bitche dépendait spirituellement de Schorbach, première église paroissiale de la région, et ce jusqu’au début du XIXe siècle. Toutefois, l’église de la citée fortifiée, dédiée à sainte Catherine, est reconstruite à partir de 1774-1775, afin de donner à sa nef l’ampleur suffisante pour accueillir la population accrue. Le Bâtiment est l’œuvre de Jean-Baptiste Henrion, entrepreneur des bâtiments et usines du Roi. Avec ses pilastres ioniques, ses guirlandes de feuilles de chêne et son fronton d’inspiration antique, elle est l’une des églises locales dont l’architecture Néo-Classique est la plus pure. On peut simplement déplorer la disparition de l’ensemble du mobilier d’origine, remplacé dans les années 1950. Cet édifice supplante  à partir du XVIIIe siècle, l’église-mère de Schorbach, le prêtre résidant du reste principalement à Bitche.

Au XVIIIe siècle, les chemins et les routes du Baillage se hérissent de calvaires et croix monumentales. Souvenirs d’un drame, ex-voto, ou simple preuve de la piété des habitants, ces monuments vont marquer durablement le paysage aux alentours de Bitche. Parmi les plus spectaculaires exemples de l’époque, on retrouve la croix monumentale d’Eguelshardt, ou encore la Madeleine du Kühlinger Weg à Siersthal.

Bitche est également le siège d’une maison des Augustins, dont les dispositions originelles sont connues par une gravure de Johann Matthias Steidlin. On découvre des bâtiments particulièrement élégants, bordés de jardins à la française. Transformé ultérieurement en couvent des Capucins, le plan général du bâtiment est toujours visible rue saint Augustin.

Enfin, la cité a été largement désenclavée au XVIIIe siècle, par la création, ou la réfection de grandes routes partant de Bitche, en direction de Phalsbourg, de Sarreguemines, de Deux-Ponts, de Landau, de Wissembourg et de Strasbourg. Bitche devint donc un important lieu de commerce et d’échange. Du reste la ville a obtenu du Duc Stanislas un octroi (c’est à dire une taxe sur les marchandises importée sur le territoire d’une ville) à partir de 1741.

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Johann-Matthias Steidlin, Couvent des Augustins de Bitche, 1731. Gravure sur cuivre.

Un environnement rude

Pour comprendre ce qu’était la vie de la population du Pays de Bitche au XVIIIe siècle, il nous faut tout d’abord nous pencher sur l’environnement dans lequel elle évolue. Il ne nous est pas nécessaire de décrire la géographie de nos contrées, car notre regard actuel en fausse la perception. Ce qui nous intéresse, c’est avant tout de retrouver dans les documents d’époque, la manière dont était perçu cet environnement par les contemporains.

La Géographie de Busching en 1779, nous livre des renseignements sur le climat bitchois :

l’hyver y est froid & long, l’été court & brûlant, les nuits y sont humides

 

Le médecin de l’hôpital militaire, M. Landeutte apporte, dans les années 1760, plus de précisions :

Nous sommes obligés de faire du feu pendant plus de huit mois de l’année ; nous avons communément des neiges, soit solides, soit fondues, en hiver & au printemps ; souvent il nous arrive d’en voir tomber, tandis qu’il ne fait que pleuvoir à sept ou huit lieues ; le froid inséparable d’un air aussi vif que le nôtre, est encore augmenté par les vents d’Est, du Nord, du Nord-Est et du Nord-Ouest, qui dominent ici le plus ordinairement : à ce froid succèdent pendant l’été des chaleurs excessives. Quand nos sables sont échauffés, & que la montagne du château arrête & réfléchit les rayons du soleil sur la ville, il semble que nous soyons exposés à l’ardeur d’un miroir ardent ; mais heureusement ces chaleurs trouvent promptement dans la moindre pluie ou le plus petit orage, un correctif dont l’effet va jusqu’à nous forcer à faire du feu : les vents mêmes opèrent sur l’air de très grands changements, de manière qu’on est obligé de faire deux ou trois toilettes dans un jour […] Nous essuyons aussi fréquemment des brouillards épais en automne, en hiver et après les pluies du printemps.

Vue de la situation géographique de la ville de Bitche

Vue de la situation géographique de la ville de Bitche

La météo décrite est précisément celle que nous connaissons encore de nos jours.

Il est aussi important de rappeler la césure qui existe entre le pays montagneux, couvert de forêt (Wasgau), et le pays découvert (Imgau).

Le pays couvert combine pour les habitants du XVIIIe siècle deux inconvénients, dont il va falloir tirer profit, ou à tout le moins s’accommoder : son relief ainsi que la dense forêt qui le recouvre. Les montagnes, premiers contreforts des Vosges, sont perçues comme « inaccessibles » dans la Description de la Lorraine et du Barrois (1779). Les habitations sont donc regroupées dans les étroits fonds de vallées sablonneux.

Le Pays découvert est quant à lui plus adapté aux cultures. Le sol marque une fois de plus la scission entre l’Imgau, au sol argilo-calcaire et la Wasgau gréseuse.

Landeutte a inspecté les environs immédiats de Bitche. Il nous donne quelques détails sur la botanique locale :

Nous avons autour de la montagne du château & dans quelques endroits du bassin, une quantité prodigieuse d’onagra, ou herbe aux ânes ; nos forêts contiennent beaucoup de chrisoplenium : tous les rochers humides & toutes les sources de nos bois en sont environnés, on ne connoit point ici cette plante sous son véritable nom françois Saxifrage dorée, mais sous celui de cresson de roche : d’ailleurs ce pays ne produit aucune plante rare, ni particulière.

 

Toutefois, la dernière affirmation du médecin militaire est aujourd’hui erronée, puisque le Pays de Bitche est un conservatoire d’espèces rares. Ces espèces n’étaient peut-être pas perçues comme telles il y deux à trois siècles.

Une population adaptée à son environnement

Bien entendu l’Homme développe un mode de vie en corrélation avec son environnement géographique. Il est intéressant de noter comment Landeutte décrit le caractère de la population bitchoise :

 

les mœurs des habitants sont aussi douces que l’éducation populaire & rustique le peut permettre : ils ont pour la plupart du goût pour les armes, & prennent facilement l’esprit guerrier ; l’amour pour le souverain est chez eux une qualité dominante ; ils sont devenus laborieux, sans avoir acquis pour autant une finesse dans l’industrie.

 

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Saint-Sauveur d’après Labrousse, Revendeuse de Strasbourg et Paysanne de Bitche, vers 1790.

Dans la Géographie de Busching on trouve la mention suivante :

Le peuple y est bon, belliqueux, paresseux pendant l’hyver qu’il passe près de ses fourneaux, laborieux dans les beaux jours.

 

Une gravure de Jacques Grasset de Saint-Sauveur (1757-1810) d’après un dessin de Labrousse, nous livre une vision du costume d’une paysanne bitchoise. Il s’agit là d’une rare représentation, qui exprime une fois de plus l’influence du climat rude sur le mode de vie du peuple. En effet, la paysanne de Bitche a protégé sa bouche, de la chaleur et de la poussière, d’un mince foulard noué dans la nuque. Cette apparition masquée, et son voile de mystère, n’a pu que participer à forger le préjugé d’une population froide, distante et farouche, qui persiste encore de nos jours.

La forêt, moteur de l’industrie locale

Les forêts denses du Pays de Bitche sont une ressource inestimable pour le territoire, dont elles constituent l’une des bases du commerce. On note un marché intensif du bois de Hollande, c’est à dire du chêne, qui fait encore de nos jours la réputation de notre région. Le bois offre en effet la matière première pour les constructions locales. Certaines maisons à colombages démontrent l’influence de la proche Alsace, notamment celle du Pays de Hanau dont les bâtisses du Pays de Bitche imitent les allures. Une maison située à Eguelshardt se distingue particulièrement par son architecture. Datée de 1767, elle exprime toute la dualité de la culture bitchoise, profondément lorraine par ses racines, mais culturellement tournée vers sa voisine alsacienne. A titre d’exemple, sur ses colombages de type hanovien, est gravée une croix de lorraine. Menacée de démolition jusqu’à très récemment, il est plus que souhaitable, sinon indispensable, de voir cette bâtisse historique revalorisée !

Outre la construction, les forêts sont une ressource indispensable à l’industrie. Le Baron de Dietrich nous indique qu’il y avait un nombre considérable de forges dans les zones boisées bitchoises. Des mines de fer y étaient également exploitées, telle que celle du Hochkopf. Landeutte s’est intéressé également aux exploitations minières de la région :

Le minéral le plus commun de nos montagnes & nos campagnes, est le fer ; elles ont été peu fouillées à la vérité pour la recherche de quelqu’autre métal : on en trouve des mines en différents endroits ; celle d’Althorn, cense dépendant de la forge de Moderhausen, est plate. Celle qu’on vient de découvrir tout récemment dans la Montagne du Hochkopf, est appelée Mine en roche, on la tire en assez gros morceaux de différentes formes ; enfin celle d’Achem où l’on en exploite depuis deux ans une minière très riche, est granulée.

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Eguelshardt, Maison à colombages édifiée par Jean Dubernel et Anne-Marie Stuhl, 1767.

Le Baron de Dietrich nous précise encore que l’on emploie le calcaire comme fondant principal et que le fer ainsi produit est « bien fabriqué, mais aigre et cassant ».

Par ailleurs l’industrie verrière qui s’est développée dans les vallées sableuses du Pays de Bitche fait un usage extensif du bois des ses forêts. A partir du XVIIIe siècle, ces verreries se fixent enfin, après avoir été pendant des siècles, des industries semi-nomades, se déplaçant toujours à la quête de nouvelles matières premières. C’est ainsi que naissent les grands foyers verriers, toujours existant pour certains, à l’exemple de Meisenthal, de Goetzenbruck ou de Saint-Louis. Les verreries de Saint-Louis à Saint-Louis-lès-Bitche (anciennement Münzthal), deviennent verreries royales en 1767. Huit mille arpents de forêts lui sont alloués, à raison de 200 arpents par années. En 1781, ces mêmes verreries seront les premières à percer les secrets du cristal, jalousement conservés par les anglais. Ce cristal au plomb fait encore aujourd’hui la renommée de cette manufacture devenue l’un des fleurons du luxe à la française.

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Manufacture de Saint Louis, Premier ouvrage de la taillerie, 1775. Saint-Louis-lès-Bitche, Musée de la Grande Place.

Une agriculture variée

L’agriculture au Pays de Bitche au XVIIIe siècle s’accommode aussi très bien de son relief particulier. Dans le Pays couvert, les fonds de vallées sont cultivés, et produisent un foin d’une qualité jugée médiocre par les contemporains. Le plateau du pays découvert est quant à lui presque entièrement exploité pour la culture et l’élevage.

La céréale que l’on cultive principalement est le seigle. Cependant, on produit également du froment, de l’espiotte (apparentée à l’orge), du tinkel ou garange (épeautre), de l’avoine, du blé de Turquie ou Velchekorn (désignant le maïs).

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Champ d’orge dans le Pays découvert

La mesure du grain dans la Pays de Bitche est le maldre (ou malder), il se divise en huit faces, et la face se divise en trois zestres. La zestre se décline quant à elle en trois firlins. Voilà en quels termes on désignait alors les quantités de grains dans nos contrées.

Le chanvre et la navette sont également présents dans les champs du Pays de Bitche. On note par ailleurs de nombreuses cultures maraîchères, avec une prédominance de la production de chou et mais aussi et surtout de la pomme de terre. La pomme de terre bitchoise au XVIIIe siècle est réputée de bonne qualité. Elle est désignée sous le nom de crompir dans la Description de la Lorraine et du Barrois, appellation sans doute inspirée du nom francique de « Krumbeer » désignant cette solanacée. Elle est, nous dit-on, différentes des pommes de terre cultivées dans le reste de la France.

Nous n’avons que peu de renseignements sur la production de fruits dans les vergers de cette région. Les sources se contentent d’évoquer les pommes, les poires et les fruits à noyaux, sans plus de précision sur les variétés.

La culture du raisin est attestée en un seul point du Baillage de Bitche : le village de Rahling. Tout un coteau a été consacré à la vigne, dont la maturation est, précise-t-on, tardive et incertaine.

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Pommier dans un verger du Pays de Bitche

L’élevage est également très développé dans le secteur : on retrouve la mention de petits chevaux, de bovins, et de nombreux porcs. L’élevage porcin semble assez répandu dans le pays couvert, puisque les interminables forêts offrent un terrain idéal pour mener les cochons à la glandée. Durant l’hiver, les animaux domestiques sont principalement nourris de pommes de terre.

Enfin le gibier abondant est également chassé. Landeutte fait grand cas de cette viande :

Le gibier de notre pays est l’un des meilleurs que l’on puisse manger ; l’abondance des herbes aromatiques dont il trouve à se nourrir sur nos montagnes & dans nos forêts, lui donne ce fumet délicieux & ce sel délicat qui le font tant rechercher.

 

Habitudes alimentaires

La ville de Bitche est le lieu où la population vient se ravitailler en denrées de tout genre. Landeutte nous dit :

Beaucoup de paysans viennent se pourvoir dans notre ville, de bon pain, de bonne viande & autres choses nécessaires à la vie, qui ne se trouvent pas à la campagne, ce qui fait que parmi nos habitants qui cultivent beaucoup les arts mécaniques, il se trouve un grand nombre de boulangers, de bouchers & de marchands de denrées

Les habitudes alimentaires des bitchois du XVIIIe siècle découlent directement de cette agriculture. On retrouve ainsi dans les assiettes des habitants quantité de pommes de terre, « faisant la ressource du pauvre » selon la Géographie de Busching. Landeutte nous précise que le régime alimentaire comporte des « pommes de terre, des herbes potagères, des légumes cuits avec un peu de lard, des choux surtout, mêmes fermentés, ce qu’on appelle en Allemand Sauerkraut , du lait caillé et de mauvais fromages qu’on fait sécher et passer dans un lieu frais. » Le régime alimentaire atteste à nouveau d’une influence alsacienne (également soulignée sur la gravure de Saint Sauveur, associant la « revendeuse de Strasbourg » à la « paysanne de Bitche près Strasbourg »). On nous précise également, que « peut-être aurait-on ici du penchant pour le vin, si le pays en fournissoit « !

Etat sanitaire de la population

Le médecin militaire qui nous dresse un portrait si précis du Pays de Bitche, ne relève aucune maladie endémique à notre région. Il soulève simplement la sensibilité des habitants « aux maladies catharrales, aux rhumatisme gouteux, aux dartres & aux maladies de la peau ». Il précise également la chose suivante :

« l’élévation de notre pays rend l’air vif, pénétrant et coagulant en hiver ; & ceux qui le respirent, sujets aux suppressions de transpiration, & aux maladies qui en sont la suite ; les poitrines délicates ont beaucoup a en souffrir, surtout au château & dans certains quartiers élevés de la ville, dont la situation autour d’une montagne & entre plusieurs vallons, fait éprouver de vifs courant d’air. »

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Hopital Militaire de Bitche, XVIIIe siècle. (Actuelle médiathèque de la ville)

Landeutte souligne quelques vagues d’épidémies, notamment la Plica Polonica, n’attaquant que les habitants de la partie montagneuse…or la plique polonaise est un enchevêtrement inextricable de la masse capillaire, résultant d’un manque de soin de la chevelure. Cette affectation touche principalement la partie la plus miséreuse de la population. Elle était vue comme l’expression d’une maladie plus profonde, ou comme le résultat d’un sortilège.

A partir des années 1750 on note également l’apparition d’épisodes de « pleuropéripneumonies putrides et vermineuses ». Il s’agit d’une inflammation de la plèvre et des poumons, accompagnée de douleurs lancinantes, d’une fièvre aiguë, d’une toux vive, de crachats sanguinolents et d’une respiration difficile et rapide.

Conclusion

Le Pays de Bitche est, au XVIIIe siècle, un territoire rural au mode de vie simple. L’agriculture et l’élevage qui y sont pratiqués sont tributaires de la rigueur du climat qui y règne. Il en résulte une vie difficile pour les habitants dont l’état sanitaire est relativement mauvais. Toutefois, malgré les contraintes, le Pays de Bitche a été le berceau d’une identité propre, basée sur la symbiose avec le relief et la forêt dont les populations ont su tirer le meilleur.

3 commentaires :

  1. Merci pour cet article très intéressant

  2. Jeannine Schaeffer

    super commentaire nous relatant une parite d’histoire du pays de Bitche intéressante et qui vous a coûté des heures de recherche je vous encourage à continuer.

  3. normandin liliane

    Oh,comme on retrouve bien notre cher pays de Bitche !Merci pour ce beau travail.

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